Les costumes: Volontaires de 1830

Nul n’ignore l’histoire récente de la révolution du peuple belge en 1830, mais voici un (très) bref rappel.

Après la défaite de Napoléon à Waterloo (1815), le traité de Vienne stipule que le territoire belge est intégré aux Pays-Bas. Les anciens français résidents sur la Wallonie actuelle en faisaient partie. Guillaume d'Orange, roi de l'époque, ne laisse aucune liberté aux wallons. L'administration ne se faisait qu'en néerlandais, les taxes étaient déséquilibrées,… Le 25 Août 1830, après la représentation de " la muette de Portici " (qui rappelle la révolution italienne) au théâtre de la monnaie à Bruxelles, les foules éclatent. C'est la révolution belge! Très vite, des volontaires des 4 coins de la Wallonie rejoignent Bruxelles armés comme ils peuvent, et vêtus des habits de travail de l’époque : en sarrau, pantalon blanc ou bleu, certains coiffés de bonnets chaussettes,… Dans la nuit du 26 au 27 septembre, les derniers Hollandais repliés dans le parc de Bruxelles quittèrent la ville. L'indépendance de la Belgique sera proclamée le 10 novembre par le gouvernement provisoire qui optera pour une monarchie le 22 novembre 1830.

La marche de Furnaux fut créée sous l'impulsion de Pierre Lombart et d'un groupe d'habitants désireux de promouvoir "leur" marche autour de la procession de la Nativité de Notre Dame. La question du costume fut vite posée. En effet, dans les traditions sambro-mosane, même si les costumes napoléoniens (dit du premier empire) et de l'armée belge d’après 1850 (dit du second empire) prédominent, aucun code n'est établi. Les marcheurs sont tantôt des poilus, des zouaves, des mousquetaires, des pompiers, des voltigeurs,... ou des volontaires belges, Pourquoi pas? 

En effet, nous étions à 2 ans du tant attendu 175e anniversaire de notre pays et le choix s'imposa de lui-même. Toutefois, l’authenticité exacte n’est pas recherchée. Nous restons avant tout une marche folklorique et religieuse, bien que ce clin d’œil à nos ancêtres révolutionnaires soit notre différence majeure.  "A Furnaux, nous sommes donc des volontaires belges de 1830 en sarraus et bonnets chaussettes!"

Avant d'être reconnue par nos pairs, notre marche a eu bien du mal à recevoir les éloges. Sortant de l'ordinaire, la critique fut sévère. N'ayons pas peur de dire que nous avons parfois regretté ce choix de différence. Mais à force de persévérance, les phrases "A Furnaux, ce n'est pas une marche" se sont transformées petit à petit : "A Furnaux, c'est une marche différente". Et ce choix parfois regretté est aujourd'hui pleinement assumé. C'est un gage de motivation qui nous pousse à ce que notre marche soit la plus réussie possible! Car beaucoup sont encore durs avec nous... Mais à Furnaux, nous sommes fiers de notre originalité, et fiers de représenter notre village parmi les autres!